En 2015, le Canada a publié ses objectifs nationaux pour 2020 en matière de biodiversité, basés sur les objectifs d'Aichi. Le premier de ces 19 objectifs était axé sur l'augmentation de la conservation par zone grâce à l'utilisation d'aires protégées et d'autres mesures de conservation efficaces par zone (OECM). À l'époque, le Canada avait protégé 10,5 % des zones terrestres et d'eau douce et 0,9 % des zones marines et côtières, des chiffres qui étaient restés relativement constants pendant des années. Six ans plus tard, grâce à des niveaux historiques de financement public en faveur de la nature, à des partenariats pancanadiens nouveaux et élargis et à l'attention que seul un objectif mesurable peut susciter, le Canada a augmenté de 76 % la superficie totale des zones terrestres et marines protégées ou conservées. Le Canada en est maintenant à 13,5 % d'aires terrestres et 13,9 % d'aires marines conservées.
Préparer le terrain pour des gains significatifs en matière de conservation
Abritant 25 % des zones humides et des forêts boréales de la planète, 20 % de l'eau douce et le plus long littoral du monde, le Canada est un pays vaste et varié.
L'action suit l'ambition - c'est pourquoi l'objectif du Canada en matière d'aires protégées et conservées est essentiel pour accélérer les progrès. En 2016, le Canada a lancé le Voie vers l'objectif 1 du Canada du Canada. Cette initiative a rassemblé des partenaires autochtones, non gouvernementaux, industriels et des jeunes, ainsi que des partenaires gouvernementaux nationaux, infranationaux et locaux, afin d'identifier ce qui était nécessaire pour créer davantage d'actions de conservation basées sur les zones dans le biome terrestre du Canada.
Cet effort a abouti à deux rapports d'orientation Nous nous levons ensemble du Cercle d'experts autochtones et La vision du Canada en matière de conservation d'un groupe consultatif national. À la suite de ces recommandations, une série d'engagements pancanadiens ambitieux des gouvernements nationaux et infranationaux a été publiée dans le document intitulé Un avec la nature[1], qui identifie quatre domaines prioritaires pour une action concertée visant à accroître la quantité et la qualité du réseau d'aires protégées et conservées du Canada de la bonne manière.
- Priorité 1: étendre le système des zones protégées et conservées
- Priorité 2: Promouvoir une plus grande reconnaissance et un plus grand soutien des droits, responsabilités et priorités des populations autochtones en matière de conservation
- Priorité 3: Maximiser les résultats de la conservation
- Priorité 4: Renforcer le soutien et la participation à la conservation au sein d'une communauté élargie.
Cette collaboration a abouti à des définitions pancanadiennes des zones protégées et des OECM, à des orientations nationales sur les zones protégées et conservées par les autochtones (IPCA) et à d'autres mesures de conservation basées sur les zones dirigées par les autochtones, ainsi qu'à une série d'outils, dont un outil pancanadien d'aide à la décision destiné à aider les décideurs à identifier les zones protégées et les OECM. Il a également suscité une attention et un soutien pancanadiens pour des efforts tels que le développement d'indicateurs nationaux de connectivité, l'élaboration d'une norme nationale pour les zones clés pour la biodiversité (ZCB) et l'identification des ZCB nationales et mondiales.
Le gouvernement canadien a réalisé le plus gros investissement dans la nature de l'histoire du pays - des investissements qui ont permis d'accélérer les progrès en matière d'aires protégées et conservées -, ce qui a joué un rôle essentiel dans la dynamique de cette période. À la fin de l'année 2021, le Canada déclarait 13,5 % de zones terrestres et d'eau douce et 13,9 % de zones marines protégées ou conservées, dont plus de 170 OECM terrestres et plus de 35 OECM marines. Ces OECM couvrent 90 789 km2 de zones terrestres et d'eau douce et 274 555 km2 de zones marines et côtières.
Cet objectif a été atteint grâce à des actions de partenariat telles que
- Les efforts de conservation menés par les autochtones ont permis de créer des zones telles que la réserve nationale de faune et de flore sauvages d'Edéhzhíe et la zone protégée du Dehcho, une zone d'une grande importance écologique, culturelle et spirituelle pour les Dénés du Dehcho et du Tłichô ; et
- Thaidene Nëné Indigenous Protected Area - aire protégée autochtone désignée par la Première nation Łutsël K'é Dene et dont certaines parties ont été désignées comme réserve de parc national, aire protégée territoriale et aire de conservation de la faune et de la flore.
- La reconnaissance d'OECM telles que la base des Forces canadiennes de Shilo, qui abrite 17 espèces en danger, dont des insectes, des oiseaux des prairies et le seul lézard de la région, le scinque des prairies.
- La désignation d'aires marines protégées telles que l'aire marine protégée de Tuvaijuittuq, qui signifie "l'endroit où la glace ne fond jamais" en inuktitut. Située dans une zone utilisée par les Inuits pour leurs déplacements et leurs récoltes, cette aire marine d'importance culturelle et historique est considérée comme unique à l'échelle mondiale, nationale et régionale en raison de la présence d'une banquise pluriannuelle.
Engagements du Canada après 2020 et poursuite de l'action
Le gouvernement du Canada a investi de manière significative dans la nature et les solutions climatiques basées sur la nature pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité, notamment en fixant un objectif ambitieux de protection de 25 % de nos terres et de nos océans d'ici 2025, tout en s'efforçant d'atteindre 30 % d'ici 2030. En tant que membre de la High Ambition Coalition for Nature and People et de la Global Ocean Alliance, le Canada s'efforce d'obtenir un soutien international en faveur d'un objectif de 30 %.
En 2021, le gouvernement du Canada s'est engagé à consacrer 4,1 milliards de dollars à la protection de la nature, dont 2,3 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans pour le Patrimoine naturel amélioré du Canada, afin de continuer à soutenir les mesures de conservation de la nature dans l'ensemble du pays, y compris le leadership autochtone en matière de conservation.
Avec de nombreux projets déjà en cours dans tout le pays - menés à l'échelle nationale, infranationale ou locale - le Canada est en bonne voie pour atteindre son objectif.
En travaillant en partenariat, le Canada et les Canadiens progressent dans le rétablissement des espèces en péril, tout en restaurant et en protégeant les habitats qui soutiennent l'incroyable biodiversité du Canada. Grâce à de telles actions, le Canada s'efforce de stopper et d'inverser la perte de la nature d'ici à 2030 et de parvenir à un rétablissement complet de la nature d'ici à 2050.
L'approche du Canada pour atteindre 30 % d'ici 2030 au niveau national est une approche à trois volets :
1. Protéger la quantité adéquate d'habitat pour soutenir des populations viables de toutes les espèces ;
2. Protéger les bonnes zones afin que les zones protégées et conservées puissent fonctionner comme un réseau écologique représentatif, et pas seulement comme des "îlots de verdure" ; et
3. Gérer les zones de la bonne manière, c'est-à-dire en recherchant la coopération au-delà des frontières juridictionnelles et en respectant les frontières naturelles dans la mesure du possible.
Le Canada considère que la voie à suivre pour respecter cet engagement passe par des partenariats nationaux solides et un soutien qui devra inclure les peuples autochtones, les gouvernements infranationaux, l'industrie, les partenaires environnementaux non gouvernementaux et les Canadiens dans leur ensemble.
[1] Le Québec n'est pas lié à ce rapport. Le Québec a pris connaissance des objectifs et cibles 2020 pour le Canada en matière de biodiversité, mais n'y a pas adhéré car, en vertu de ses responsabilités, il élabore ses propres instruments pour mettre en œuvre la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique et contribuer à l'atteinte des objectifs d'Aichi. Le Québec établit ses propres priorités et échéances en matière de conservation sur son territoire et collabore avec le gouvernement fédéral et les provinces et territoires lorsque cela s'avère nécessaire. Le Québec ne participe pas à l'initiative Pathway to Canada Target 1, mais il contribue à l'effort pancanadien en atteignant un objectif identique pour la création d'aires protégées sur son territoire et ses eaux intérieures d'ici 2020
